"to hide art by very art"
"cacher l'art par l'art même"


Petit Glossaire Ramiste
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en relation avec la vie et l'oeuvre de
Jean-Philippe Rameau


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Aix-la-Chapelle (Paix d'), le Traité de Paix, signé en 1748, termina la guerre de succession d'Autriche qui avait opposé la France à l'Autriche et à l'Angleterre. Malgré ses victoires la France en retira des avantages insignifiants. Louis XV déclara alors qu'il avait fait la paix en "en roi et non en marchand", et l'expression populaire en vogue cette année-là devint "bête comme la paix". Deux oeuvres furent néanmoins commandées pour célébrer cette paix : côté français, ce fut Naïs de Rameau, qui ne fut prête que l'année suivante ; côté Anglais ce furent les Royal Fireworks de Händel qui accompagnèrent de mémorables feux d'artifice - mémorables, car complètement ratés.
 
Antier, Mademoiselle
Elève de Marthe le Rochois, elle obtint en 1721 un brevet de musicienne de la Chambre du Roi. En 1726, elle épousa Jean Duval, inspecteur du grenier à sel de Paris. En 1733, elle créa le rôle de Phèdre d'Hippolyte et Aricie de Rameau. Elle prit sa retraite en 1741 et mourut le 3 décembre 1747 au magasin de l'Opéra, rue saint-Nicaise, où elle avait un appartement. Elle fut inhumée le 4 à Saint-Germain l'Auxerrois.
Dans les années 1720, Mademoiselle Antier était la maîtresse en titre du prince de Carignan. Son aventure avec La Pouplinière, en 1727, valut à ce dernier, pour avoir chassé sur les terres d'un grand seigneur, d'être exilé en Province, dont il revint seulement en 1731. On pense généralement que sans l'exil de la Pouplinière, la brillante carrière de Rameau à Paris aurait commencé quelques années plus tôt.
 
Arnaud, abbé
Brillant homme de lettre et qui fut un très proche ami de Rameau dans les dix dernières années de sa vie. Rameau sollicita sa collaboration pour la rédaction du Code de Musique pratique.
 
Ballot de Sauvot, admirateur passionné de Rameau. Il arrangea le livret de Pigmalion d'après celui de Houdar de la Motte. Se faisant le champion du musicien français, il se serait battu en duel avec le castrat Caffarelli, en 1753, à l'occasion de la Querelle des Bouffons.
 
Bernard (Pierre Auguste, dit Gentil-Bernard) , poète français né à Grenoble et mort à Choisy-le-Roy (1708-1775), auteur de L'Art d'aimer et de deux livrets pour Rameau :  Les Surprises de l'Amour, et Castor et Pollux.
Cahusac (Louis de), littérateur né à Montauban et mort à Paris (1706-1759). Avocat, collaborateur de l'Encyclopédie (ballet, danse), il fut le principal librettiste de Rameau, lui fournissant les livrets des Fêtes de l'Hymen et de l'Amour, de Zaïs, Naïs, Zoroastre, Anacréon, et probablement aussi celui des Boréades.
 
Castrats. (Voir aussi Ballot de Sauvot). Bien que l'opéra français se soit allègrement passé d'eux en général, deux castrats sont apparus dans les oeuvres de Rameau données à Versailles en 1754 : Francisco La Fornara, et Aiuto.
 
Caveau (Le),  société bachique et poétique, fondée en  1729 par Crébillon père, Piron, Collé, Rameau etc. où l'on s'occupait de petits vers, d'épigrammes, et surtout de chansons. Dispersée en 1739, elle se reconstitua en 1759 avec Pelletier, Marmontel, Suard, Crébillon fils, Helvétius, Gentil-Bernard..., puis, après une nouvelle dispersion en 1796,  sous le nom de "Caveau moderne" en 1805, avec Desaugiers pour président. En 1837, le Caveau se reforma sous son nom primitif.
 
Collé (Charles), chansonnier et auteur dramatique, né et mort à Paris (1709-1783), un des fondateurs du Caveau. En plus d'un certain nombre de pièces, il est l'auteur d'un intéressant Journal historique (1748-1772).
 
Crébillon (Prosper JOLYOT dit Crébillon père), poète tragique né à Dijon (1674-1762), auteur de Atrée et Thyeste, Rhadamiste, Zénobie...
Crébillon (Claude JOLYOT, dit Crébillon fils), fils du précédent et romancier, né à Paris (1707-1777), auteur d'oeuvres dans l'ensemble assez licencieuses, Le Sopha, l'Ecumoire, Les Egarements du coeur et de l'esprit...
 
Camargo (Marie-Anne Cupis de Camargo dite), danseuse née à Bruxelles et morte à Paris (1710-1770). Elle triompha à l'opéra dans de nombreux rôles. Elle dansa dans plusieurs oeuvres de Rameau : Hippolyte et Aricie (1733) ; elle fut la Rose, dans Les Indes Galantes (1743) ; une nymphe, dans Les Fêtes de Polymnie (1745) ; une bacchante et une romaine, dans Le Temple de la Gloire (1745) ; elle chanta et dansa le rôle d'Eglé dans Les Fêtes d'Hébé (1747) ; figura une divinité marine dans Naïs (1749). Noverre décrivit sa danse comme "vive, légère, pleine de gaîté et de brillant". Nicolas Lancret fit d'elle un superbe portrait, et Rameau lui dédia une pièce de clavecin : "La Cupis".
Decroix (Jacques Joseph Marie), l'homme à qui nous devons beaucoup, puisque c'est sa collection des oeuvres de Rameau, (27 volumes), que nous trouvons rassemblée aujourd'hui à la Bibliothèque Nationale de France, sous le nom de fonds Decroix.
 
Fel (Marie), cantatrice française née à Bordeaux vers 1710. Très belle et dotée d'une voix délicieuse, elle semble en outre avoir été une excellente chanteuse, formée à l'art par Madame Van Loo, épouse du peintre, et fille de Somis. Mademoiselle Fel chanta à l'opéra de 1734 à 1736. Elle fut une des interprètes favorites de Rameau. Parmi ses amoureux éperdus, on trouve Cahusac et Grimm. Mais elle choisit le peintre Quentin-Latour qui en fit le portrait. (pastel par Maurice Quentin-Latour).Pour une biographie plus détaillée de Marie Fel voir, Musée Antoine Lecuyer, Saint-Quentin.
Fontenoy (bataille de), du nom d'un village de Belgique, près de Tournai,  lieu où le maréchal de Saxe,  en présence de Louis XV, battit les Anglais et les Autrichiens le 11 mai 1745. C'est à cette bataille que l'on doit la phrase si souvent citée : "Après vous messieurs les Anglais". Cette victoire fut célébrée à la Cour par l'oeuvre de Voltaire et Rameau, Le Temple de la Gloire.
 
Fuzelier (Louis), auteur dramatique, né et mort à Paris (1674-1752). Il fut un fournisseur important de livrets pour les théâtres de la Foire. Il fournit à Rameau le livret des Indes Galantes.
 
Grimm (Frédéric-Melchior baron de), littérateur et critique allemand, né à Ratisbonne, mort à Gotha (1723-1807), ami de Mme d'Epinay. Il passa la plus grande partie de sa vie en France et émigra en 1792. Il a laissé un recueil de lettres adressées de 1753 à 1790 à des souverains étrangers et publié sous le titre de Correspondance littéraire, philosophique et critique. Il a pris une part active en faveur de la musique italienne contre la musique française. En 1752, dans une lettre à Gottsched il écrit : "M. Rameau est considéré par tous les connaisseurs, comme un des plus grands musiciens qui ait jamais existé, et c'est avec raison". La même année, il publie sa Lettre sur Omphale, par laquelle il critique  durement l'opéra français, épargnant provisoirement Rameau. Son Petit Prophète de Boemishbroda, paru en janvier de l'année suivante ne fait plus aucun quartier.
Toutefois, son article "Poème lyrique", rédigé pour L'Encyclopédie, montre qu'il n'épargna pas non plus l'opéra italien pour ses nombreux travers. 
Hayes (Thérèse Boutinon des) (1714-1756).
Elève de Rameau. Elle était issue d'une famille d'artistes et de gens de lettres. C'était une bonne musicienne et une intellectuelle. Elle fut  la maîtresse de La Pouplinière à partir de 1734, et son épouse en 1737. Leur union dura jusqu'en 1748.
Elève de Rameau, avec qui elle étudia l'harmonie et le contrepoint, ce fut à elle que le compositeur dût sa situation chez le grand financier.  En 1737, elle publia une analyse de la Génération Harmonique de son maître dans Le Pour et le contre.
Quelques documents et témoignages sur Thérèse des Hayes.
Jelyotte ou Jéliotte ou Jélyotte (Pierre), chanteur haute-contre né à Lasseube et mort à Estos (1711-1782). Sa voix est décrite par les contemporains comme très belle, cristalline. Il avait un registre très étendu et était aussi bon acteur que chanteur.
Enfant de choeur, il fut remarqué pour ses qualités musicales et fut envoyé à Saint-Etienne de Toulouse pour y étudier la musique (chant, orgue, clavecin, violon, guitare). Arrivé à Paris en 1733, il fut aussitôt enrôlé à l'opéra. Il fit ses débuts dans Hippolyte et Aricie, dans le rôle de l'Amour. Ses premiers grands rôles furent les personnages de Valère et Don Carlos des Indes Galantes. Devenu le chanteur vedette de l'opéra, il créa les premiers rôles des grands opéras de Rameau et Mondonville. Il fut un des membre du Caveau, enseigna le chant à madame de Pompadour, et composa de la musique, notamment une comédie-ballet, Zélisca, jouée à la cour pour le mariage du Dauphin en 1746. Ce fut artiste et un homme universellement apprécié pour ses qualités tant artistiques qu'humaines. (Jélyotte par Marmontel, Portraits de Jélyotte)
La Pouplinière / La Popelinière (Alexandre Jean-Joseph Le Riche de ), (1693-1762),  Fermier général, mécène de Rameau et de bien d'autres, dont Marmontel, qui écrivit de lui que s'il n'était pas le plus riche des financiers de ce temps, il en fut le plus fastueux. La Pouplinière encouragea les arts et la musique, favorisa les rencontres d'artistes et les expériences musicales. Rameau dirigea son orchestre privé pendant vingt ans. C'est en 1753, en pleine querelle des  Bouffons, que La Pouplinière lâcha Rameau et finit par passer au "coin de la Reine", celui des anti-ramistes. (La Pouplinière par Marmontel). L'Hôtel particulier de La Pouplinière, un édifice construit par Villedo, se trouvait au 59, rue Richelieu. La Pouplinière y habita de 1739 jusqu'à la fin de sa vie. Il fut démoli en 1882.
En 1747, La Pouplinière acheta le Château de Passy ayant appartenu à Samuel Bernard. Il y fit construire une salle de concert. L'ensemble à été démoli. On a construit à sa place l'actuel Théâtre du Ranelagh.
La vie de ce mécène à été évoquée par Georges Cucuel dans son excellent ouvrage publié en 1913, La Pouplinière et la musique de chambre au XVIIIe siècle.
Marmontel (Jean-François), littérateur, né à Bort, près de Gaillon (1723-1799), auteur de pièces, de livrets d'opéras, notamment pour Rameau, et de Mémoires.
Piron (Alexis), poète né à Dijon et mort à Paris (1689-1773). Auteur de la Métromanie et d'un grand nombre de satires, chansons et épigrammes, etc. spirituelles, mais souvent aussi très licencieuses. Il fut un auteur fécond pour le théâtre de la Foire. Elu à l'Académie, Louis XV refusa de ratifier son élection. Piron s'en consola en rimant son épitaphe sous forme d'épigramme :
"Ci-git Piron qui ne fut rien,
Pas même académicien.
"
C'est pour les pièces de Piron et pour les théâtres de la Foire que Rameau exécuta ses premières musiques pour la scène, dont la célèbre "Danse des Sauvages" dont Rameau donna  une version pour clavecin et qu'il reprit ensuite dans son opéra-ballet Les Indes Galantes.
Saint-Aubin (Jeanne-Thérèse Goërmans, dite Madame de), fille de Jean Goërmans, dit Germain, facteur de clavecin, elle était claveciniste. C'est ainsi qu'elle fut engagée chez La Pouplinière dont elle devint le maîtresse. Sous sa "tyrannie", tous les anciens familiers du couple La Pouplinière, les Rameau, Van Loo, finirent par se retirer
 
Voltaire, qu'on ne présente pas, mais dont on oublie généralement qu'il écrivit des livrets dont certains furent mis en musique par Rameau : Samson (la musique en est malheureusement perdue),  La Princesse de Navarre et Le Temple de la Gloire.