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Tragédie
lyrique en cinq actes et un prologue.
Tragédie
représentée pour la première fois par l’Académie Royale de
Musique
Le Jeudi premier Octobre 1733.
Reprise le Mardi 11 Septembre 1742.
Et remise au Théâtre, le Vendredi 25 Février 1757.
La
version suivante est celle publiée par l’Académie Royale de
musique en 1757.
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ACTEURS
DE LA TRAGÉDIE.
ARICIE.
PHEDRE.
OENONE.
PRËTRESSE DE DIANE.
DIANE.
HIPPOLYTE.
THESEE.
THYSIPHONE.
LES PARQUES.
MERCURE.
PLUTON.
UNE MATELOTE.
UNE CHASSERESSE.
UNE BERGERE.
PRETRESSES DE DIANE.
DIVINITES INFERNALES.
MATELOTS & HABITANTS DE TREZENE.
CHASSEURS & CHASSERESSES.
BERGERS & BERGERES.
La
Scène est à Trézène, dans les Enfers & dans la Forêt d’ARICIE.

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Hippolyte
et Aricie
ACTE
PREMIER.
Le
Théâtre représente un Temple consacré à Diane : on y voit
un Autel.
Scène première.
ARICIE,
en Chasseresse.
Temple sacré, séjour
tranquille,
Où Diane aujourd’hui doit recevoir mes vœux,
À mon cœur agité daigne servir d’asile
Contre un amour trop malheureux.
Et toi, dont malgré moi je rappelle l’image,
Cher Prince, si mes vœux ne te sont pas offerts,
Du moins, j’en apporte l’hommage
À la Déesse que tu sers.
Temple sacré, séjour
tranquille,
Où Diane aujourd’hui doit recevoir mes vœux,
À mon cœur agité daigne servir d’asile
Contre un amour trop malheureux.

Scène II.
HIPPOLYTE,
ARICIE.
HIPPOLYTE.
Princesse, quels apprêts me frappent dans ce Temple !
ARICIE.
Diane préside en ces lieux ;
Lui consacrer mes jours, c’est suivre votre exemple.
HIPPOLYTE.
Non, vous les immolez, ces jours si précieux.
ARICIE
J’exécute du Roi
la volonté suprême ;
À Thésée, à son fils, ces jours sont odieux,
HIPPOLYTE.
Moi, vous haïr ! quelle injustice extrême !
ARICIE.
Je ne suis point l’objet de votre inimitié ?
HIPPOLYTE.
Je sens pour vous une pitié
Aussi tendre que l’amour même.
ARICIE.
Quoi ? Le fier Hippolyte…
HIPPOLYTE.
Je n’en ai que trop dit ; je ne m’en repens pas,
Si vous avez daigné m’entendre :
Mon trouble, mes soupirs, vos malheurs, vos appas,
Tout vous annonce un cœur trop sensible & trop tendre.
ARICIE.
Ah ! Que venez-vous de m’apprendre !
C’en est fait ; pour jamais mon repos est perdu.
Peut-être votre indifférence
Tôt ou tard me l’aurait rendu ;
Mais votre amour m’en ôte l’espérance.
C’en est fait ; pour jamais mon repos est perdu.
HIPPOLYTE.
Qu’entends-je ! Quel transport de mon âme s’empare !
ARICIE.
Oubliez-vous qu’on nous sépare !
Quel temple redoutable, & quel affreux lien !
Hippolyte amoureux m’occupera sans cesse ;
Même aux Autels de la Déesse,
Je sentirai mon cœur s’élancer vers le sien.
Diane & l’univers pour moi ne sont plus rien.
Hippolyte amoureux m’occupera sans cesse,
Je vivrai pour pleurer son malheur & le mien.
HIPPOLYTE.
Je vous affranchira d’une loi si cruelle.
ARICIE.
Phèdre sur sa captive a des droits absolus ;
Que nous sert d’aimer ? Nous ne nous verrons plus.
HIPPOLYTE.
O Diane ! Protège une flamme si belle.
ENSEMBLE.
Nous brûlons des plus pures flammes,
L’Amour n’offre à nos cœurs que d’innocents appas,
Tu ne le défends pas
Non, non, tu ne le défends pas
Quand c’est par vertu qu’il règne sur nos âmes.

Scène III.
HIPPOLYTE,
ARICIE, LA GRANDE PRÊTRESSE DE DIANE, PRÊTRESSES de Diane.
ENTREE DES PRÊTRESSE.
CHŒUR.
Dans ce paisible séjour
Règne l’aimable innocence.
Les traits que lance l’Amour
Sur nous n’ont point de puissance ;
Nous jouissons à jamais
Des doux charmes de la paix.
(On
danse.)
LA GRANDE PRÊTRESSE.
Dieu d’Amour, pour nos asiles,
Tes tourments ne sont pas faits.
Tous les cœurs y sont tranquilles ?
Tes efforts sont inutiles.
Non, non, tu n’en peux troubler la paix.
Tes alarmes
Ont des charmes
Pour qui manque de raison ;
Mais nos âmes
De tes flammes
Reconnaissent le poison :
Va, fuis, perds l’espérance,
Va, fuis loin de nos cœurs :
Contre notre indifférence,
Tu n’as point de traits vainqueurs.
(On
danse.)
LA GRANDE- PRÊTRESSE,
alternativement avec le CHŒUR.
De l’Amour fuyez les charmes
Craignez jusqu’à ses douceurs,
De fleurs il couvre ses armes,
Mais les larmes,
Les alarmes,
Sont le prix des tendres cœurs.
(On
danse.)
LA GRANDE PRÊTRESSE
& LE CHOEUR.
La paix & l’indifférence
Comblent ici nos désirs ;
Les biens que l’amour dispense
Coûtent toujours des soupirs ;
Dans le sein de l’innocence
Nous trouvons les vrais plaisirs.
(On
danse.)

Scène IV.
PHEDRE,
OENONE, GARDES ;
& les Acteurs de la Scène précedente.
PHEDRE,
à Aricie.
Princesse, ce grand jour par des nœuds éternels
Va vous unir aux immortels.
ARICIE.
Je crains que le ciel ne condamne
L’hommage que j’apporte aux pieds des saints autels.
Quel cœur viens-je offrir à Diane !
PHEDRE.
Quel discours !
ARICIE.
Sans remords, comment puis-je en ces lieux
Offrir un cœur que l’on opprime ?
CHŒUR DE PRÊTRESSES.
Non, non, un cœur forcé n’est pas digne des Dieux ;
Le sacrifice est un crime.
PHEDRE.
Quoi ? L’on ose braver le suprême pouvoir !
CHŒUR.
Obéissez aux Dieux ; c’est le premier devoir.
PHEDRE, à
Hippolyte.
Prince, vous souffrez qu’on outrage,
Et votre père, & votre Roi !
HIPPOLYTE.
Vous savez quel respect à Diane m’engage ;
Dès mes plus tendres ans je lui donnai ma foi.
PHEDRE.
Dieux ! Thésée en son fils trouve un sujet rebelle !
HIPPOLYTE.
Je sais tout ce que je lui dois
Mais, ne puis-je pour lui faire éclater mon zèle,
Qu’en outrageant une Immortelle ?
PHEDRE.
Laissez ces détours superflus ;
La vertu quelquefois sert de prétexte au crime.
HIPPOLYTE.
Quel crime !
PHEDRE.
Je ne sais qui vous touche le plus,
De l’autel, ou de la victime.
HIPPOLYTE.
Du moins, par d’injustes rigueurs,
Je ne sais point forcer les cœurs.
PHEDRE.
Périsse la vaine puissance
Qui s’élève contre les Rois :
Tremblez ; redoutez ma vengeance,
Et le Temple & l’Autel vont tomber à ma voix.
Tremblez, j’ai su prévoir la désobéissance ;
Périsse la vaine puissance,
Qui s’élève contre les Rois.
(Bruits
de trompettes.
Des guerriers entrent, & vont briser l’Autel.)
LA GRANDE-PRÊTRESSE,
ET LE CHŒUR.
Dieux vengeurs, lancez le tonnerre :
Périssent les mortels qui vous livrent la guerre.
(Bruit
de tonnerre.
DIANE paraît dans une gloire.)
LA GRANDE PRÊTRESSE.
Nos cris sont montés jusqu’aux cieux,
La Déesse descend ; tremblez, audacieux.

Scène V.
DIANE ;
& les Acteurs de la Scène précédente.
DIANE, à
ses Prêtresses.
Ne vous alarmez pas d’un projet téméraire,
Tranquilles cœurs, qui vivez sous ma loi.
Vous voyez Jupiter se déclarer mon père ;
Sa foudre vole devant moi.
(à
Phèdre.)
Toi, tremble, Reine sacrilège ;
Penses-tu m’honorer par d’injustes rigueurs ?
Apprends que Diane protège
La liberté des cœurs.
(à
Aricie.)
Et toi, triste victime, à
me suivre fidèle,
Fais toujours expirer les monstres sous tes traits.
On peut servir Diane avec le même zèle,
Dans son temple & dans les forêts.
HIPPOLYTE &
ARICIE.
Déesse, pardonnez…
DIANE.
Votre vertu m’est chère ;
Et c’est au crime seul que je dois ma colère.
(DIANE
entre dans son temple avec ses PRÊTRESSES, & HIPPOLYTE emmène
ARICIE.)

Scène VI.
PHEDRE.
Quoi ! La terre & le ciel contre moi sont armés !
Ma rivale me brave ! Elle suit Hippolyte !
Ah ! Plus je vois leurs cœurs l’un pour l’autre enflammés,
Plus mon jaloux transport s’irrite.
Que rien n’échappe
à ma fureur ;
Immolons à la fois l’amant & la rivale :
Haine, dépit, rage infernale,
Je vous abandonne mon cœur !
ARICIE.
Temple sacré, Séjour tranquille,
Où Diane aujourd'hui doit recevoir mes voeux,
A mon coeur agité, daigne servir d'asile
Contre un amour trop malheureux.
FIN DU PREMIER ACTE.

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ACTE
SECOND.
Le
théâtre représente l’entrée des Enfers.
Scène Première.
THESEE,
TISIPHONE.
THESEE.
Laisse-moi respirer, implacable furie.
TISIPHONE.
Non, dans le séjour ténébreux
C’est en vain qu’on gémit ; c’est en vain que l’on crie ;
Et les plaintes des malheureux
Irritent notre barbarie.
THESEE.
Dieux ! N’est-ce pas assez des maux que j’ai soufferts ?
J’ai vu Pirithoüs déchiré par Cerbère ;
J’ai vu ce monstre affreux trancher des jours si chers,
Sans daigner dans mon sang assouvir sa colère.
J’attendais la mort sans effroi,
Et la mort fuyait loin de moi.
TISIPHONE.
Eh ! croyais-tu que de tes peines
Le moment de ta mort fût le dernier instant ?
Pirithoüs gémit sous d’éternelles chaînes ;
Tremble ; le même sort t’attend.
THESEE.
Ah ! Qu’avec lui je partage,
Ce sort que tu viens m’annoncer,
Rends-moi Pirithoüs, je me livre à ta rage ;
Mais sur lui, s’il se peut, cesse de l’exercer.
ENSEMBLE.(Thésée/Tisiphone)
Contente-toi d’une victime./C’est peu pour moi d’une victime.
Quoi ? rien n’apaise ta fureur !/Non, rien n’apaise
ma fureur.
Dois-tu porter plus loin le ravage et l’horreur,/Je dois porter
partout le ravage & l’horreur,
Quand sur moi seul je prends le crime./Lorsque partout je vois
le crime.
(Le
fond du théâtre s’ouvre : on voit PLUTON, sur son trône ;
les trois PARQUES sont à ses pieds.)

Scène II.
PLUTON,
THESEE, TISIPHONE ;
les trois PARQUES ; Divinités infernales.
THESEE.
Inexorable Roi de l’Empire infernal,
Digne frère, & digne Rival
Du Dieu qui lance le tonnerre,
Est-ce donc pour venger tant de monstres divers,
Dont ce bras a purgé la terre,
Que l’on me livre en proie aux monstres des Enfers ?
PLUTON.
Si tes exploits sont grands, vois quelle en est la gloire ;
Ton nom sur le trépas remporte la victoire ;
Comme nous il est immortel ;
Mais, d’une égale main, puisqu’il faut qu’on dispense
Et la peine et la récompense,
N’attends plus de Pluton qu’un tourment éternel.
D’un trop coupable ami, trop fidèle complice,
Tu dois partager son supplice.
THESEE.
Je consens à le partager ;
L’amitié qui nous joint m’en fait un bien suprême.
Non, de Pirithoüs tu ne peux te venger,
Sans me punir moi-même.
Sous les drapeaux
de Mars, unis par la valeur,
Je l’ai vu sur mes pas voler à la victoire.
Je dois partager son malheur,
Comme il a partagé mes périls & ma gloire.
PLUTON.
Mais cette gloire enfin, fallait-il la ternir ?
Parle. Le crime même a-t-il dû vous unir ?
THESEE.
Le péril d’un ami si tendre.
Aux Enfers, avec lui, m’a contraint à descendre ;
Est-ce là le forfait que tu prétends punir ?
Pour prix d’un projet
téméraire,
Ton malheureux rival éprouve ta colère ;
Mais, trop fatal Vengeur, de quoi me punis-tu ?
Ah ! si son amour est un crime,
L’amitié qui pour lui m’anime,
N’est-elle pas une vertu ?
PLUTON.
Eh bien ; je remets ma victime
Aux Juges souverains de l’Empire des Morts ;
Va, sors ; en attendant un arrêt légitime,
Je t’abandonne à tes remords.
(THESEE
sort, suivi de TISIPHONE.)

Scène III.
PLUTON,
les trois PARQUES, Divinités infernales.
PLUTON, descendu
de son trône.
Qu’à servir mon courroux tout l’Enfer se prépare ;
Que l’Averne, que le Ténare,
Le Cocyte, le Phlégéton,
Par ce qu’ils ont de plus barbare,
Vengent Proserpine & Pluton.
CHŒUR.
Que l’Averne, &c.
(On
danse.)
CHŒUR.
Pluton commande ;
Vengeons notre Roi.
Pluton commande,
Suivons sa loi.
Qu’ici l’on répande
Le trouble & l’effroi.
Ne tardons pas ; les moments sont trop chers ;
Que cent gouffres ouverts
Aux regards soient offerts ;
Dans les Enfers,
Que tout tremble ;
Qu’on y rassemble
Les feux & les fers !

Scène IV.
THESEE,
TISIPHONE ;
& les Acteurs de la Scène précédente.
THESEE.
Dieux ! que d’infortunés gémissent dans ces lieux !
Un seul se dérobe à mes yeux ;
Par mes cris redoublés vainement je l’appelle ;
Mes cris ne sont point entendus ;
Ah ! Montrez-moi Pirithoüs !
Craignez-vous qu’à l’aspect d’un ami si fidèle,
Ses tourments ne soient suspendus ?
Traîne-moi jusqu’à lui, redoutable Euménide ;
Viens, je prends ton flambeau pour guide.
TISIPHONE.
La mort, la seule mort a droit de vous unir,
THESEE.
Mort propice, mort favorable,
Pour me rendre moins misérable,
Commence donc à me punir.
LES PARQUES.
Du Destin le vouloir suprême
A mis entre nos mains la trame de tes jours ;
Mais le fatal ciseau n’en peut trancher le cours,
Qu’au redoutable instant qu’il a marqué lui-même.
THESEE.
Ah ! Qu’on daigne du moins, en m’ouvrant les Enfers,
Rendre un vengeur à l’univers.
Puisque Pluton est inflexible,
Dieu des mers, c’est à toi que je dois recourir ;
Que ton fils, dans son père, éprouve un cœur sensible,
Trois fois dans mes malheurs tu dois me secourir ;
Le fleuve, aux Dieux même terrible,
Et qu’ils n’osent jamais attester vainement,
Le Styx a reçu ton serment :
Au premier de mes vœux tu viens d’être fidèle ;
Tu m’as ouvert l’affreux séjour,
Où règne une nuit éternelle ;
Grand Dieu, daigne me rendre au jour.
CHŒUR.
Non, Neptune aurait beau t’entendre
Les Enfers, malgré lui, sauraient te retenir.
On peut aisément y descendre,
Mais on ne peut en revenir.

Scène V.
MERCURE ;
& les Acteurs de la Scène précédente.
MERCURE à PLUTON.
Neptune vous demande grâce
Pour un fils trop audacieux.
PLUTON.
N’a-t-il pas partagé son crime & son audace,
En ouvrant sous ses pas les routes de ces lieux ?
Non, non ; je dois punir un Mortel qui m’offense.
MERCURE.
Jupiter tient les Cieux sous son obéissance,
Neptune règne sur les Mers ;
Pluton peut, à son gré, signaler sa vengeance
Dans le noir séjour des Enfers ;
Mais le bonheur de l’univers
Dépend de votre intelligence.
PLUTON.
C’en est fait, je me rends ; sur mon juste courroux,
Le bien de l’univers l’emporte.
De l’infernale nuit que ce coupable sorte ;
Peut-être son destin n’en sera pas plus doux.
Vous, qui de l’avenir
percez la nuit profonde,
Qui tenez en vos mains & la vie & la mort,
Vous qui réglez le sort du monde,
Parques, annoncez-lui son sort.
LES TROIS PARQUES.
Quelle soudaine horreur ton destin nous inspire ?
Où cours tu malheureux ? Tremble ; frémis d’effroi.
Tu sors de l’infernal Empire,
Pour trouver les Enfers chez toi.
(PLUTON,
& toute sa Cour se retirent.)

Scène VI.
THESEE,
MERCURE.
THESEE.
Je trouverais chez moi ces Enfers que je quitte !
Ah ! Je cède à l’horreur dont je me sens glacer…
Dieux, détournez les maux qu’on vient de m’annoncer ;
Et surtout, prenez soin de Phèdre & d’Hippolyte.
MERCURE.
Il est temps de revoir la lumière des Cieux.
THESEE.
Ciel ! Cachons mon retour, & trompons tous les yeux.
FIN
DU SECOND ACTE.

|
ACTE
TROISIEME.
Le
théâtre représente une partie du palais de THESEE sur le rivage
de la mer.
Scène Première.
PHEDRE.
Cruelle Mère des Amours,
Ta vengeance a perdu ma coupable race,
N’en suspendras-tu point le cours ?
Ah ! Du moins, à tes yeux, que Phèdre trouve grâce.
Je ne te reproche plus rien,
Si tu rends à mes vœux Hippolyte sensible ;
Mes feux me font horreur, mais mon crime est le tien ;
Tu dois cesser d’être inflexible.
Cruelle Mère des Amours, &c.
...
Mais pourquoi tous
ces vains remords !
Ah ! Si j’en crois Arcas, mon cœur peut tout prétendre,
Thésée a vu les sombres bords.
L’Enfer, pour me punir, pourrait-il me le rendre !…

Scène II.
PHEDRE,
HIPPOLYTE, OENONE.
HIPPOLYTE.
Reine, sans l’ordre exprès qui dans ces lieux m’appelle,
Quand le ciel vous ravit un époux si glorieux,
Je respecterais trop votre douleur mortelle,
Pour vous montrer encor un objet odieux.
PHEDRE.
Vous, l’objet de ma haine ! O Ciel ! Quelle injustice !
Je dois dissiper cette erreur ;
Hélas ! Si vous croyez que Phèdre vous haïsse,
Que vous connaissez mal son cœur !
HIPPOLYTE.
Qu’entends-je ? À mes désirs Phèdre n’est plus contraire !
Ah ! les plus tendres soins de votre auguste époux
Dans mon cœur désormais vont revivre pour vous.
PHEDRE.
Quoi ? Prince…
HIPPOLYTE.
À votre fils je tiendrai lieu de Père ;
J’affermirai son trône, & j’en donne ma foi.
PHEDRE.
Vous pourriez jusque-là vous attendrir pour moi !
C’en est trop ; & le trône, & le fils, & la
mère,
Je range tout sous votre loi.
HIPPOLYTE.
Non ; dans l’art de régner je l’instruirai moi-même ;
Je cède sans regret la suprême grandeur.
Aricie est tout ce que j’aime ;
Et si je veux régner, ce n’est que dans son cœur.
PHEDRE, à
Hippolyte.
Que dites-vous ?
(à
part.)
Ô ciel ! Quelle était
mon erreur !
(à
Hippolyte).
Malgré mon trône offert,
vous aimez Aricie !
HIPPOLYTE.
Quoi ! Votre haine encor n’est donc pas adoucie ?
PHEDRE.
Tu viens d’en redoubler l’horreur…
Puis-je trop haïr ma rivale ?
HIPPOLYTE.
Votre rivale ! Je frémis ;
Thésée est votre époux, & vous aimez son fils !
Ah ! je me sens glacer d’une horreur sans égale.
Terribles ennemis des perfides humains,
Dieux, si prompts autrefois à les réduire en poudre,
Qu’attendez-vous ? Lancez la foudre.
Qui la retient entre vos mains ?
PHEDRE.
Ah ! Cesse par tes vœux d’allumer le tonnerre.
Éclate ; éveille-toi ; sort d’un honteux repos ;
Rends-toi digne d’un héros,
Qui de monstres sans nombre a délivré la terre ;
Il n’en est échappé qu’un seul à sa fureur ;
Frappe ! Ce monstre est dans mon cœur.
HIPPOLYTE.
Grands Dieux !
PHEDRE.
Tu balances encore !
Étouffe dans mon sang un amour que j’abhorre.
Je ne puis obtenir ce funeste secours !
Cruel ! Quelle rigueur extrême !
Tu me hais autant que je t’aime ;
Mais, pour trancher mes tristes jours,
Je n’ai besoin que de moi-même.
(Elle
prend l’épée d’HIPPOLYTE.)
Donne…
(Phèdre
tire l’épée d’Hippolyte qui la lui arrache sur le champ de la
main.)
HIPPOLYTE. En
lui arrachant l’épée.
Que faites-vous ?
PHEDRE.
Tu m’arraches ce fer !
(THESEE
paraît.)

Scène III.
THESEE ;
& les Acteurs de la Scène précédente.
THESEE.
Que vois-je ? Quel affreux spectacle !
HIPPOLYTE.
Mon père !
PHEDRE.
Mon époux !
THESEE, à part.
Ô trop fatal oracle !
Je trouve les malheurs que m’a prédits l’Enfer.
(à
Phèdre.)
Reine, dévoilez-moi ce funeste
mystère.
PHEDRE, à
Thésée.
N’approchez point de moi ; l’Amour est outragé ;
Que l’Amour soit vengé.

Scène IV.
THESEE,
HIPPOLYTE, OENONE.
THESEE, à
Hippolyte.
Sur qui doit tomber ma colère ?
Parlez, mon fils, parlez ; nommez le criminel !
HIPPOLYTE, à
part.
Seigneur… Dieux ! Que vais-je lui dire ?
(à
Thésée).
Permettez que je me retire ;
Ou plutôt, que j’obtienne un exil éternel.
(Hippolyte
sort.)

Scène V.
THESEE,
OENONE.
THESEE, à
part.
Quoi ! Tout me fuit, tout m’abandonne !
Mon épouse ! Mon fils ! Ciel !
(à
Oenone.)
demeurez, Oenone.
C’est à vous seule à m’éclairer.
Sur la trahison la plus noire.
OENONE, à
part.
Ah ! Sauvons de la reine & les jours & la gloire.
(à
Thésée.)
Un désespoir affreux… pouvez-vous
l’ignorer ?
Vous n’en avez été qu’un témoin trop fidèle.
Je n’ose accuser votre fils ;
Mais, la Reine… Seigneur, ce fer armé contre elle,
Ne vous en a que trop appris.
THESEE.
Dieux ! Achève.
OENONE.
Un amour funeste…
THESEE.
C’en est assez ; épargne-moi le reste.

Scène VI.
THESEE.
Qu’ai-je appris ? Tous
mes sens en sont glacés d’horreur.
Vengeons-nous ; qule projet ! Je frémis quand j’y
pense.
Qu’il en va coûter à mon cœur !
À punir un ingrat
d’où vient que je balance ?
Quoi ? Ce sang, qu’il trahit, me parle en sa faveur !
Non, non, dans un fils si coupable,
Je ne vois qu’un monstre effroyable :
Qu’il ne trouve en moi qu’un vengeur.
Puissant Maître
des flots, favorable Neptune,
Entends ma gémissante voix ;
Permets que ton fils t’importune,
Pour la dernière fois.
Hippolyte m’a fait le plus sanglant outrage ;
Rempli le serment qui t’engage ;
Préviens par son trépas un désespoir affreux ;
Ah ! Si tu refusais de venger mon injure,
Je serais parricide, & tu serais parjure,
Nous serions coupables tous deux.
(La
mer s’agite.)
Mais de courroux
l’onde s’agite.
Tremble ; tu vas périr, trop coupable Hippolyte.
Le sang a beau crier, je n’entends plus sa voix.
Tout s’apprête à punir une offense mortelle ;
Neptune me sera fidèle,
C’est aux Dieux à venger les Rois.
On vient de mon
retour rendre grâce à Neptune,
Je voudrais encore être dans les Enfers :
Fuyons une foule importune ;
Ne puis-je disparaître aux yeux de l’univers !

Scène VII.
THESEE,
PEUPLES ET MATELOTS.
CHŒUR.
Que ce rivage retentisse
De la gloire du dieu des flots :
Qu’à ses bienfaits tout applaudisse,
Il rend à l’univers le plus grand des héros.
Que ce rivage retentisse
De la gloire du dieu des flots.
(On
danse.)
UNE MATELOTE.
L’Amour, comme Neptune,
Invite à s’embarquer ;
Pour tenter la fortune,
On ose tout risquer.
Malgré tant de naufrages,
Tous les cœurs sont matelots ;
On quitte le repos :
On vole sur les flots ;
On affronte les orages ;
L’Amour ne dort
Que dans le port.
(On
danse.)
FIN DU TROISIEME
ACTE

|
QUATRIEME
ACTE.
Le
théâtre représente un Bois consacré à DIANE situé sur le rivage
de la Mer.
Scène Première.
HIPPOLYTE.
Ah ! Faut-il en un jour,
perdre tout ce que j’aime !
Mon Père pour jamais
me bannit de ces lieux ;
Si chéris de Diane même,
Je ne verrai plus les beaux yeux
Qui faisaient mon bonheur suprême.
Ah ! faut-il,
en un jour, perdre tout ce que j’aime !

Scène II.
HIPPOLYTE,
ARICIE.
ARICIE.
C’en est donc fait, cruel, rien n’arrête vos pas,
Vous désespérez votre amante.
HIPPOLYTE.
Hélas ! Plus je vous vois plus ma douleur augmente,
Je sens mieux mes maux quand je vois tant d’appas.
ARICIE.
Quoi ! L’inimitié de la Reine,
Vous fait-elle quitter l’objet de votre amour ?
HIPPOLYTE.
Non ! Je ne fuirais pas de cet heureux séjour,
Si je n’y craignais que sa haine.
ARICIE.
Que dites-vous…
HIPPOLYTE.
Gardez d’oser porter les yeux
Sur le plus horribles mystère,
Le respect me force à me taire ;
J’offenserais le Roi, Diane & tous les dieux.
ARICIE.
Ah ; c’est m’en dire assez, ô crime !
Mon cœur en est glacé d’épouvante & d’horreur.
Cependant vous partez, & de Phèdre en fureur
Je vais devenir la victime.
(à
Hippolyte.)
Eh ! Quelle main que
la vôtre,
Si vous m’abandonnez, peut essuyer mes pleurs ?
(à
part.)
Dieux ; pourquoi séparer
deux cœurs
Que l’amour a faits l’un pour l’autre !
HIPPOLYTE.
Hé bien daignez me suivre.
ARICIE.
Ô ciel ! Que dites-vous ?
Moi, vous suivre !
HIPPOLYTE.
Cessez de croire
Que je puisse oublier le soin de votre gloire.
En suivant votre amant, vous suivez votre époux ;
Venez… Quel silence funeste !
ARICIE.
Ah ! Prince, croyez en l’amour que j’en atteste.
Je ferais mon suprême bien
D’unir votre sort & le mien ;
Mais Diane est inexorable
Pour l’amour & pour les Amants.
HIPPOLYTE.
À d’innocents désirs Diane est favorable
Qu’elle préside à nos serments.
ENSEMBLE.
Nous allons nous jurer une immortelle foi :
Viens, Reine des Forêts, viens former notre chaîne ;
Que l’encens de nos vœux s’élève jusqu’à toi,
Sois toujours dans
nos cœurs l’unique Souveraine.
(On
entend un bruit de Cors.)

Scène 3.
HIPPOLYTE,
ARICIE ;
CHASSEURS ET CHASSERESSES.
CHŒUR.
Faisons partout voler nos traits.
Animons-nous à la victoire ;
Que les antres les plus secrets
Retentissent de notre gloire.
(On
danse.)
UNE CHASSERESSE.
Amants, quelle est votre faiblesse ?
Voyez ! L’Amour sans vous alarmer ;
Ces mêmes traits dont il vous blesse,
Contre nos cœurs n’osent plus s’armer.
Malgré ses charmes
Les plus doux,
Bravez ses armes,
Faites comme nous ;
Osez, sans alarmes,
Attendre ses coups ;
Si vous combattez,
la victoire est à vous.
Amants, quelle est
votre faiblesse ?
Voyez ! L’Amour sans vous alarmer ;
Ces mêmes traits dont il vous blesse,
Contre nos cœurs n’osent plus s’armer.
Vous vous plaignez
qu’il a des rigueurs,
Et vous aimez tous les traits qu’il vous lance !
C’est vous qui les rendez vainqueurs ;
Pourquoi sans défense
Livrer vos cœurs ?
Amants, quelle est
votre faiblesse ?, &c.
(On
danse.)
UNE CHASSERESSE.
À la chasse, à la chasse.
Armez-vous.
CHŒUR.
Courons tous à la chasse ;
Armons-nous.
UNE CHASSERESSE.
Dieu des cœurs, cédez la place ;
Non, non, ne régnez jamais.
Que Diane préside ;
Que Diane nous guide,
Dans le fond des
forêts ;
Sous ses lois nous vivons en paix.
À la chasse, &c.
UNE CHASSERESSE.
Nos asiles
Sont tranquilles,
Non, non, rien n’a plus d’attraits.
Les plaisirs sont parfaits,
Aucun soin n’embarrasse,
On y rit des Amours,
On y passe les plus beaux jours.
À la chasse, &c.
(On
danse.)
(La
mer s’agite, on en voit sortir un monstre horrible.)
CHŒUR.
Quel bruit ! Quels vents ! Quelle montagne humide !
Quel monstre elle enfante à nos yeux ?
O Diane, accourez ; volez du haut des cieux.
HIPPOLYTE s’avance
vers le monstre.
Venez, qu’à son défaut je vous serve de guide.
ARICIE.
Arrête,
CHŒUR.
Dieux ! Quelle flamme l’environne !
ARICIE.
Quels nuages épais ! Tout se dissipe ; Hélas ?
Hippolyte ne paraît pas
Je meurs.
(Aricie
tombe évanouie.)
CHŒUR.
Ô disgrâce cruelle !
Hippolyte n’est plus.

Scène IV.
PHEDRE,
CHASSEURS ET CHASSERESSES.
PHEDRE.
Quelle Plainte en ces lieux m’appelle !
CHŒUR.
Hippolyte n’est plus.
PHEDRE.
Il n’est plus ! O douleur mortelle !
CHŒUR.
O regrets superflus !
PHEDRE.
Quel sort l’a fait tomber dans la nuit éternelle !
CHŒUR.
Un Monstre furieux sorti du sein des flots,
Vient de nous ravir ce héros.
PHEDRE.
Non, sa mort est mon seul ouvrage ;
Dans les Enfers, c’est par moi qu’il descend ;
Neptune de Thésée a cru venger l’outrage ;
J’ai versé le sang innocent.
Qu’ai-je fait ? Quels remords ! Ciel ! J’entends
le tonnerre.
Quel bruit ! Quels terribles éclats ?
Fuyons ; où me cacher ? je sens trembler la terre ;
Les Enfers s’ouvrent sous mes pas.
Tous les dieux conjurés, pour me livrer la guerre,
Arment leurs redoutables
bras.
Dieux cruels, Vengeurs implacables,
Suspendez un courroux qui me glace d’effroi ;
Ah ! si vous êtes équitables,
Ne tonnez pas encor sur moi ;
La gloire d’un Héros que l’imposture opprime ;
Vous demandez un
juste secours ;
Laissez-moi révéler à l’auteur de ses jours,
Et son innocence & mon crime.
CHŒUR.
Ô remords superflus !
Hippolyte n’est plus.
FIN DU QUATRIEME
ACTE.

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CINQUIEME
ACTE.
Le
théâtre représente un Jardin délicieux, qui forme les avenues
de la Forêt d’Aricie : On y voit Aricie couchée sur un
lit de verdure.
Scène Première.
ARICIE.
Où suis-je ? de mes
sens j’ai recouvré l’usage ;
Dieux ! ne me l’avez-vous rendu,
Que pour me retracer l’image
Du tendre Amant que j’ai perdu ?
(La
clarté se redouble.)
Quels doux Concerts !
Quel nouveau jour m’éclaire !
Non, non ; ces sons harmonieux,
Ce soleil qui brille à mes yeux,
Sans Hippolyte, hélas ! Rien ne me saurait plaire.
Mes yeux, vous n’êtes plus ouverts
Que pour versez des larmes.
En vain d’aimables sons font retentir les Airs ;
Je n’ai que des soupirs pour répondre aux Concerts
Dont ces lieux enchantés
viennent m’offrir les charmes.
Mes yeux, vous n’êtes plus ouverts
Que pour versez des larmes.
(Diane
descend dans une gloire.)

Scène II.
DIANE,
ARICIE, BERGERS & BERGERES.
CHŒUR.
Descendez, brillante Immortelle ;
Régnez à jamais dans nos bois.
ARICIE.
Ciel ! Diane ! Malgré ma disgrâce cruelle,
Signalons l’ardeur de mon zèle
Pour la divinité qui me tient sous ses Lois.
CHŒUR.
Descendez, &c.
ARICIE.
Joignons-nous aux voix
De cette Troupe fidèle.
Descendez, brillante Immortelle.
CHŒUR.
Régnez, &c.
DIANE.
Peuples toujours soumis à mon obéissance,
Que j’aime à me voir parmi vous !
Je fais mes plaisirs les plus doux
De régner sur des cœurs où règne l’innocence.
Pour dispenser mes Lois dans cet heureux séjour,
J’ai fait choix d’un Héros qui me chérit, que j’aime ;
Célébrez cet auguste jour ;
Que pour ce nouveau Maître, ainsi que pour moi-même,
Les plus beaux jeux soient préparés.
(aux
Bergers & Bergères.)
Allez en prendre soin.
(à
Aricie.)
Vous, Nymphe, demeurez.

Scène III.
DIANE,
ARICIE.
DIANE.
Et vous ; Troupe, à ma voix fidèle,
Doux Zéphirs, volez en ces lieux ;
Il est temps d’apporter le dépôt précieux
Que j’ai commis à votre zèle.
(Les
ZEPHIRS amènent HIPPOLYTE dans un char.)

Scène IV.
DIANE,
HIPPOLYTE, ARICIE.
HIPPOLYTE &.
ARICIE.
Aricie, est-ce vous que je vois. / Hippolyte est-ce vous que
je vois.
Que mon sort est digne d’envie !
Le moment qui vous rend à moi,
Est le plus heureux de ma vie.
DIANE.
Tendres Amants, vos malheurs sont finis ;
Pour votre Hymen tout se prépare :
Ne craignez plus qu’on vous sépare,
C’est moi qui vous unis.
(Bruits
de musettes).
DIANE.
Les habitants de ces retraites
Ont préparé pour vous les plus aimables jeux ;
Et déjà leurs douces Musettes
Annoncent le moment heureux,
Où vous allez régner sur eux.

Scène V.
DIANE,
HIPPOLYTE, Habitants de la Forêt d’Aricie.
ENTREE
DES BERGERS.
CHŒUR.
Chantons sur la Musette,
Chantons.
Au son qu’elle répète,
Dansons.
Que l’écho fidèle
Rende nos chansons.
Chantons, &c.
Bergère trop cruelle,
Goûtez les tendres leçons.
Chantons, &c.
(On
danse.)
UNE BERGERE.
Plaisirs, doux Vainqueurs,
A qui tout rend les Armes,
Enchaînez les cœurs ;
Plaisirs, doux Vainqueurs,
Rassemblez tous vos charmes ;
Enchantez tous les cœurs.
Que l’Amour a d’appas ;
Régnez, ne cessez pas
De voler sur ces pas.
Plaisirs, doux Vainqueurs,
&c.
C’est aux Ris, c’est
aux Jeux
D’embellir son Empire ;
Qu’aussitôt qu’on soupire,
L’on y soit heureux.
Plairs, doux Vainqueurs,
&c.
(On
danse.)
DIANE.
Bergers, vous allez voir combien je suis fidèle
À tenir ce que je promets ;
Le héros, qui sur vous va régner désormais,
Sera le prix de votre zèle.
CHŒUR.
Que tout soit heureux sous les Lois
Du Roi que Diane nous donne ;
Que tout applaudisse à son choix ;
C’est la Vertu qui le couronne.
(On
danse.)
UNE BERGERE.
Rossignols amoureux,
répondez à nos voix,
Par la douceurs de vos ramages ;
Rendez les plus
tendres hommages
À la divinité qui règne dans nos bois.
Rossignols amoureux, &c.
(On
danse.)
ARICIE.
Rossignols amoureux, répondez à nos voix ;
Par la douceur de vos ramages ,
Rendez les plus tendres hommages.
À la Divinité qui règne dans nos bois.
(Un
Ballet général termine le Divertissement.)

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