Aquilon & Orithie
ou
L'Enlèvement d'Orithie

Cantate à voix seule avec Symphonie




"to hide art by very art"
"cacher l'art par l'art même"

 



 



 

 



 


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Récitatif.

Que j'ai bien mérité la froideur d'Orithie,
S'écriait Aquilon rebuté des mépris
De la beauté dont il était épris.
Ma flamme, disait-il, en fureur convertie
Va faire succéder a mes soins les plus doux,
A mon respect, à mon obéissance
Une barbare violence,
Un impitoyable courroux !

Air un peu gai.

Un amant tel que moi doit-il prouver sa flamme
Par les désirs les plus discrets ?
Et de quoi m'ont servi mille soupirs secrets
Mille voeux trop soumis qu'avait formés mon âme ?

Récitatif.

Peut-être d'Orithie avec moins de douceur
La fierté sera surmontée.
Eprouvons du moins si son coeur,
Trop insensible à la tendre langueur,
Peut céder aux transports d'une ardeur irritée.

Air vivement.

Servez mes feux à votre tour,
Force indomptable, affreuse rage !
Que tout l'univers en ce jour
Soit en proie à votre ravage !

Pénétrez dans le sein des mers,
Confondez le ciel et la terre,
Portez jusqu'au fond des enfers
Toutes les horreurs de la guerre !

Servez mes feux, &c.

Récitatif.

Après ces discours menaçants,
Aquilon vole, et ses efforts puissants
Inspirent aux mortels la crainte et la tristesse.
Ile enlève Orithie en traversant la Grèce ;
La violence de ses feux
Lui fait connaître enfin quelle en est la tendresse ;
Par un juste retour elle écoute ses voeux.

Air gracieusement et un peu piqué.

On peut toujours dans l'amoureux mystère
Trouver le moyen de charmer ;
Celui qui devrait alarmer,
Devient quelquefois nécessaire.

Une beauté peut, sans être sévère,
Refuser l'hommage d'un coeur.
Loin de l'accuser de rigueur,
Essayons toujours de lui plaire.

On peut toujours, &c.